Sri Lanka - ys13fr
Bref rapport sur le Sri Lanka
par Chaturanga Bandara
Le gouvernement du Sri Lanka connaît de graves problèmes économiques à cause de l’impasse de sa dette et de l’application des préceptes de développement désastreux imposés par le FMI. Fin 2011, la dette publique était de 5.133,4 milliards de Roupies, elle est montée à 6.000,01 milliards fin 2012, ceci est une augmentation de 17%. ( 1$ = 132 Rs). Le service annuel de cette dette publique représente actuellement 103% du revenu annuel de l’État. L’État doit donc obtenir de nouveaux emprunts pour pouvoir rembourser l’intérêt de la dette et son remboursement. Le FMI oblige le gouvernement à augmenter les revenus de l’État. Mais les seuls projets de développement qui sont proposés, sont des projets d’infrastructure qui ne génèrent pas de revenus et le tourisme sexuel, y compris avec des enfants. Il n’y a pas de plans pour développer le secteur de la production que ce soit dans des industries nouvelles ou dans l’industrie agricole produisant une plus value. Il n’y a pas de capital réservé pour ce type de recherche. La seule manière qu’utilise l’État pour augmenter ses revenus, c’est une augmentation des impôts indirects (80% des revenus de l’État viennent des impôts et 80% des impôts sont des taxes indirectes). Ce qui signifie une augmentation importante des tarifs pour l’électricité, l’eau, les télécommunications etc. C’est mesures ont été appliquées les dernières années avec comme conséquence une inflation importante à deux chiffres – 10% . Ce sont les travailleurs, les agriculteurs et d’autres gens ordinaires qui connaissent des difficultés économiques et en premier lieu les salariés dont le revenu mensuel réel diminue.
Ils demandent des augmentations de salaire. Le gouvernement donne très peu de prêts pour les fonctionnaires, mais les salariés du privé ne reçoivent rien du tout. En plus, l’indexation des salaires dans le secteur privé est fortement réduite ou complètement abolie. Pour ‘libéraliser’ le travail, on a commencé d’utiliser des systèmes de CDD, des sous-traitances, de nouveaux systèmes de travail posté, des délocalisation d’usines dans les campagnes, des réductions des prêts et d’autres services. Bien évidemment, la plupart de ces mesures ne respectent pas les lois et réglementations du travail et c’est malheureusement le Ministère du Travail qui soutient les employeurs et non plus les employés. Les soins de santé et l’éducation (les deux seuls services publics qui existent encore) subissent aussi de fortes mesures d’austérité ce qui alourdit encore les difficultés économiques des masses. Les cultivateurs de riz reçoivent un subside pour les engrais. Mais là aussi on a diminué. Les ressources en eau sont polluées par de l’arsenic qui provient des engrais (subsidié et de basse qualité) reçus par les agriculteurs, ce qui provoque des maladies des reins dans de nombreuses familles. C’est une épidémie dont on ne parle pas et qui s’étend dans les zones de culture du riz.
L’application aveugle des préceptes du FMI est à la base du grand problème de la pollution de l’eau. La semaine passée, dans la région de Veliveriya (à environ 25 km de la capitale Colombo), les habitants de sept villages sont sortis dans la rue pour exiger de l’eau potable et la fermeture d’une usine qui pollue avec de l’acide, les nappes phréatiques sur une surface de 10-15 km2. La police a voulu contenir la manifestation mais l’armée a ouvert le feu, trois jeunes garçons sont morts et 4 autres sont toujours dans un état critique, il y a des centaines de blessés. La police réagit également de manière brutale contre les actions et les manifestations des jeunes et des étudiants qui exigent un emploi juste et plus d’argent pour l’éducation nationale.
Actuellement, l’agitation est grande dans la classe ouvrière et parmi les agriculteurs. Ils essayent de se battre pour des demandes économiques et sociales. Mais la guerre civile brutale et sans merci menée par la coalition gouvernementale a vu la montée d’un esprit chauvin victorieux contre les Tamouls (aussi dans la classe ouvrière). Dans la population majoritaire bouddhiste, cet esprit est en déclin. Les gens commencent à se rendre compte quel est le résultat réel de cette guerre. Rien d’autre que des choses qu’ils ont perdues. Tout est allé vers l’élite régnante, vers de nouvelles couches de la bourgeoisie corrompue et vers les puissances globales. Mais malheureusement, une majorité de la Gauche et des dirigeants syndicaux soutiennent la coalition gouvernementale . C’est grâce à eux que les forces chauvinistes de la SBC (Sunhalese Buddhist chauvinist) dans le gouvernement continuent à organiser l’oppression et les attaques directes contre les minorités ( maintenant spécialement les musulmans) et les religions minoritaires ( musulmane, chrétienne, catholique). De cette manière, ils veulent maintenir un climat chauvin dans les masses et déboussoler la conscience de classe émergente et les luttes sociales, plus particulièrement les actions pour restaurer la démocratie, menées par le « Vipaksaye Virodaya » ( mouvement oppositionnel de protestations).
Il s’agit du principal forum unitaire de campagne politique pour l’application immédiate des recommandations suivantes : plus d’autonomie pour les minorités, moins de contrôle direct par la présidence sur le pouvoir judiciaire, la police, l’administration et les élections et l’abolition de l’amendement 18 de la constitution qui consolide le pouvoir dictatorial de la présidence. La campagne s’oppose également au pouvoir du FMI qui fait de nous des esclaves économiques etc.
La campagne « VV » agit sans relâche contre les forces chauvines ( à l’intérieur comme à l’extérieur du gouvernement), elle défend l’amendement 13 qui appelle à des élections pour le Conseil Provincial du Nord (après 25 années). Finalement, les chauvinistes de la SBC ont subi une défaite et les élections vont être organisées dans le nord. Ceci est une grande victoire pour les forces démocratiques. Maintenant, la semaine du 14 août, « VV » et quelques autres organisations de masse organisent ensemble une grande action à Colombo contre la Terreur de l’État.
L’effondrement du système juridique affaiblit la demande pour plus de responsabilisation et de transparence de la part de nos gouvernants. La politisation des départements de la police et de l’administration publique ouvrent la voie à des tentatives d’attaques semi fascistes. La législation affaiblie et estropiée, donne un espace pour de nouvelles atrocités et de nouveaux crimes contre les minorités. Le résultat c’est l’émergence d’une situation barbare qui est maintenant un trait commun à toute notre société. Des groupes de « lumpen » et des gangs illégaux commencent à contrôler la société. Chaque jour amène son lot d’incidents de torture, de viol (spécifiquement d’enfants jeunes) et d’autres formes de violences sexuelles contre femmes et enfants, le commerce des filles et des incidents où on voit l’utilisation forcée comme prostituées, assassins, voleurs etc.
Mais malgré tout, nous nous battons en retour avec nos propres organisations de masse ( dirigées par des camarades du parti), avec notre base syndicale et en tant que force dirigeante dans la campagne VV.