Rapport de la commission Japon

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Rapport de la commission Japon

Rapport de Philomène :
A partir de 1982, la section japonaise de la Quatrième Internationale a été confrontée à une situation dans laquelle les militantes et les femmes qui ont travaillé avec la section dans le mouvement de l’aéroport Sanrizuka, ont accusés des membres de la section de grave discrimination sexuelle, de harcèlement et de viols.
La réponse de la JRCL et de sa direction a été de traiter ces accusations comme une somme de cas individuels. Il n’y a pas eu de compréhension collective de ce que ces cas se produisaient dans un contexte de grave discrimination sexuelle au sein de l’organisation, où la responsabilité collective des camarades hommes était en cause. De plus, ces cas individuels ont été traités de manière inégale, inconsistante.
Cela a conduit à une situation où presque toutes les militantes ont abandonné tout travail régulier dans le cadre de la JRCL.
L’incapacité de faire face aux cas de discriminations et de viols a révélé et accentué un état général de crise, et débouché sur la scission de la JRCL en deux groupes (JRCL et Conseil National) avec une implantation nationale très affaiblie.
Environ 30 militantes sont organisé dans le Groupe de Libération des Femmes de la Quatrième Internationale, dont l’activité principale est celle de discuter de ce qui s’est produit dans la section. Leur activité politique extérieure se réalise dans le cadre de l’Association des Femmes Socialistes, une organisation féministe d’environ 130 femmes qui avait été fondée par la JRCL en 1978 mais qui n’a aujourd’hui aucune relation formelle avec les deux fractions nées de la scission.
Cette situation de division entre militants et militantes en deux groupes séparés, découlant du fait que les camarades femmes considèrent impossible de demeurer dans une organisation commune avec les militants hommes, est extrêmement grave.
Elle prouve que les militants hommes se sont montrés profondément incapables d’appliquer notre programme de lutte contre l’oppression des femmes à la pratique de l’organisation. Cette contradiction radicale entre notre programme et la réalité de ces groupes de militants hommes crée une situation qui rend impossible pour la Quatrième Internationale de les considérer d’une quelconque manière comme ses propres représentants, ou de leur accorder un statut formel d’appartenance, quelqu’il soit.
La capacité des membres des groupes JRCL et Conseil National de poursuivre une discussion qui renforce leur compréhension de l’origine de ces problèmes et des raisons pour lesquelles leur réaction a été jugé inadéquate par les militantes femmes, cette capacité dépendra aussi du développement de leur activité au sein du mouvement ouvrier japonais contre toute manifestation de discrimination et d’oppression des femmes.
Le Groupe de Libération des Femmes a été créé dans le cadre de la Quatrième Internationale. La Commission Femmes du CEI a maintenu des relations régulières avec lui depuis 1987. Des membres de ce groupe se sont rendues deux fois en Europe pour participer à l’activité de la Commission Femmes et sont présentes à ce Congrès.

La Commission Japon propose d’aborder la situation de la manière suivante :

  • considérer comme des membres individuels de la Qua¬trième Internationale les camarades femmes qui le désirent ;
  • maintenir une relation directe avec le Groupe de Libération des Femmes de la QI, en l’invitant à participer à toutes les activités de la Commission Femmes du CEI et aux réunions du CEI ;
  • maintenir des relations militantes avec les groupes de la JRCL et du Conseil national. En particulier, l’Internationale discutera avec ces camarades tous les problèmes posés par l’ancien fonctionnement interne de la JRCL ;
  • vu la place du Japon en Asie orientale, et vu l’importance qu’a eu pour nous la JRCL en tant que section japonaise, il est particulièrement important que l’Interna¬tionale aide activement tous les camarades japonais et les associe à nos initiatives. La reconstruction d’une section japonaise est une tâche d’importance cruciale pour la Quatrième Internationale. Afin de maintenir des contacts réguliers, nous inviterons les représentants des groupes JRCL et Conseil National à participer aux réunions du CEI ;
  • le CEI est mandaté pour suivre l’évolution de la situation orga¬ni¬sationnelle. En cas d’évolution positive, autre¬ment dit au cas où se créerait une organisation unifiée des femmes et des hommes, le CEI serait autorisé à établir des relations formelles avec ce groupe. Si le groupe répond aux critères d’implantation nationale, mène une action autour de tous les aspects de notre programme et surmonte le discrédit engendré par les cas de viol, cela pourra amener à sa reconnaissance formelle comme groupe sympathisant.

Interventions: Hirai, Chan (Japon)

Conclusion : Philomène
— Adopté 69 pour, 0,5 contre, 2 abstentions, 18,5 NPPV