Marche des Fiertés

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Cette année, la Marche des Fiertés se déroulera dans un contexte particulier : sous couvert d’état d’urgence, répression et surveillance font rage, dans la rue, dans les tribunaux, sur internet. L’antisociale loi Travail est imposée à coup de 49.3, les violences racistes, y compris institutionnelles sont exponentielles, le sexisme et son lot d’agressions est omniprésent, et reste impuni.


Dans ce contexte général, entretenu par l’austérité, les LGBTI++ subissent également les trahisons et inerties socialistes. Trahisons des promesses électorales de 2012 ; inertie, en matière de santé, d’éducation, de reconnaissance des LGBTIphobies. La PMA est réduite à un potentiel engagement de campagne 2017. Sous couvert d’avancée des droits des trans, c’est une procédure transphobe, soumise à l’arbitraire du tribunal de grande instance (et non à l’autodétermination), longue et non libre et gratuite, qui est en cours d’élaboration par les parlementaires.


Le mariage pour tou.te.s obtenu en 2013 est un mariage au rabais. Certaines nationalités en sont toujours exclues et les couples de même sexe doivent toujours adopter leurs propres enfants. Le mariage ne fait pas disparaitre les LGBTIphobies. De plus, le gouvernement a imposé de longs mois de discussion, déroulant un tapis rouge à la violence des franges homo-lesbo-bi.e-transphobes et sexistes, sous couvert de « débat démocratique ».


A moins d’un an de la fin de son quinquennat, le PS prépare déjà la campagne présidentielle de 2017, et entend se prévaloir de l’adhésion et du soutien des LGBTI++ à son bilan. Nous refusons l’instrumentalisation de nos luttes, notamment à des fins racistes, nous dénonçons les violences homo-lesbo-bi.e-transphobes d'où qu'elles viennent, et nous refusons que cette dénonciation soit un prétexte pour stigmatiser les immigré-e-s. Par sa politique d’expulsions des sans-papiers (y compris malades et/ou persécutés dans leur pays d’origine), de mise en danger des LGBTI++ et des travailleur.se.s du sexe, d’institutionnalisation de l’islamophobie, de casse du droit du travail, de précarisation et de répression généralisée, le gouvernement nous a démontré qu’il ne servait que les intérêts du patronat et du patriarcat, pas ceux des opprimé.e.s.


Nous ne renoncerons pas. Chaque agression raciste, sexiste, chaque violence policière, chaque expulsion, chaque licenciement, chaque contamination par le VIH, une hépatite virale ou une IST, chaque exclusion des soins, nous concerne et nous révolte. Nous le savons, toutes ces violences participent du même système, raciste, patriarcal, sexiste, homo-lesbo-bi.e-transphobe, sérophobe, policier et capitaliste.


Nous avons constaté les échecs de l’attentisme passif vis-à-vis des institutions et des négociations de salon menées par les grosses machines censées représenter l’ensemble de la communauté LGBTI++. Nous réaffirmons notre volonté de nous battre aussi dans la rue pour obtenir de nouveaux droits.


Partout, des initiatives militantes alternatives voient le jour : nous avons décidé de reprendre en main nos revendications et nos luttes. Il est plus que temps de (re)construire un mouvement LGBTI++ combatif, inclusif et solidaire de celles des autres minorités, groupes ou individu.e.s de notre camp social. C’est ce qui nous rassemble, et c’est ce rassemblement que nous entendons concrétiser par un cortège dans la Marche des Fiertés 2016.


La Marche n’appartient pas plus aux parisien.ne.s qu’à ses organisateurs/trices ou à son carré de tête : toutes les composantes de la communauté LGBTI++ y ont leur place.


Notre liste de revendications ne se veut pas exhaustive, chaque structure, chaque personne pouvant y ajouter les siennes propres, selon ses luttes et ses outils pour résister et survivre aux oppressions.


Nous exigeons : l’ouverture du droit à la PMA pour tou.te.s les femmes et trans ; l’établissement de la filiation par simple déclaration devant un officier d’état civil, en dehors du mariage. le changement d’état civil libre et gratuit, sur simple déclaration de la personne, devant un officier d’état civil en mairie, sans aucune condition médicale ni homologation par un juge ; des moyens pour des politiques de santé publique, notamment de prévention en matière de santé sexuelle et pour améliorer la prise en charge des séropositif.ve.s, et pour des politiques de lutte contre les LGBTIphobies ; le respect du droit d’asile et des papiers pour les migrant.e.s victimes de persécutions et/ou malades.