Bilan d’une discussion sur le droit des nations à disposer d’elles-mêmes
« Croire que la révolution sociale soit concevable
sans insurrections des petites nations dans les colonies et en Europe,
sans explosions révolutionnaires d’une partie de la petite bourgeoisie avec tous ses préjugés,
sans mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes politiquement inconscientes
contre le joug seigneurial, clérical, monarchique, national, etc., - c’est répudier la révolution sociale.
C’est s’imaginer qu’une armée prendra position en un lieu donné et dira :
« Nous sommes pour le socialisme »,
et qu’une autre, en un autre lieu, dira : « Nous sommes pour l’impérialisme »,
et que ce sera alors la révolution sociale !
C’est seulement en procédant de ce point de vue pédantesque et ridicule
qu’on pouvait qualifier injurieusement de « putsch » l’insurrection irlandaise.
Quiconque attend une révolution sociale « pure »
ne vivra jamais assez longtemps pour la voir.
Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution. »