Belgique - CADTM
CADTM :Comité pour l'annulation de la Dette du Tiers-monde
L’objectif premier du CADTM — son angle d’attaque — est l’annulation de la dette extérieure publique des pays de la Périphérie (Tiers Monde et ex-bloc soviétique) et l’abandon des politiques d’ajustement structurel imposées par le trio Fonds monétaire international (FMI), Banque mondiale, Organisation mondiale du Commerce (OMC). Il s’agit de mettre un terme à la spirale infernale de l’endettement et de parvenir à l’établissement de modèles de développement socialement justes et écologiquement durables.
Il est cependant important de préciser qu'au vu du contexte actuel le CADTM étend son champ d’analyse et d’action au pays du Nord. Il met à profit les 20 ans d'expertise qu'il a acquis pour pointer les similitudes entre la crise de la dette des pays du Nord et celle qu'ont connu les pays du Sud au début des années 80.
Pour le CADTM, l’annulation de la dette extérieure publique des pays de la Périphérie n’est cependant pas une fin en soi. Elle est bien davantage un moyen, une condition nécessaire mais non suffisante à un véritable développement. Ces annulations doivent donc s'accompagner d'une série de mesures dans de nombreux domaines : nationalisations des banques, réformes agraire, conversion des dépenses militaires en dépenses sociales et culturelles...
C'est pourquoi le CADTM, au-delà de son travail spécifique sur la dette, travaille en étroite collaboration avec de nombreux mouvements sociaux luttant sur d'autres terrains (Marche Mondiale des Femmes, Mouvements des paysans sans terre, ATTAC...).
Le contexte politique Belge
Le contexte belge est notamment marqué par une crise politique majeure. A l'issu des élections législatives de juin 2010, les résultats ont été très disparates au Nord et au Sud du pays. Côté Wallon, les élections ont été remportées par le parti socialiste. Côté flamand la majorité revenait à la NV-A, un parti nationaliste qui souhaite une révision de la constitution belge accordant plus d'autonomies aux régions. Les parties majoritaires n'ayant pas trouvé d'accord sur la mise en place d'une réforme institutionnelle, c'est un gouvernement d'affaires courantes qui assure la gestion du pays depuis 530 jours. A noter que la non légitimité du gouvernement ne l'empêche pas de prendre des décisions majeures tel que l'entrée dans une nouvelle guerre (Libye), le vote d'un budget ou encore le rachat d'une banque.
A priori, un gouvernement devrait finalement réussir à voir le jour avant la fin de l'année 2011.
La dette Belge
Alors que la Belgique était jusque-là relativement épargnée par la crise de la dette, elle semble ces dernières semaines être entrée dans l’œil du cyclone. Après la Grèce, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne et l'Italie les spéculateurs s'attaquent désormais à la dette souveraine Belge. Les taux d'intérêts sont passés, en l'espace de 2 mois, de moins de 4% à près de 6%, compliquant ainsi le financement de l’État. Par ailleurs, le coût du sauvetages des banques à la suite de la crise et notamment le récent rachat de Dexia (4 milliards d'euros) vient faire gonfler l'endettement public.
Les différents partis viennent donc de s'accorder sur un budget de rigueur dont on connaîtra les détails dans les jours à venir. Quoiqu'il arrive, il est certain que les 11,3 milliards d'économies trouvés dans ce budget pour atteindre la barre de 3% de déficit, l'ont été sur le dos des travailleuse-eur-s.