États Unis - Solidarity
Le contexte politique actuel aux Etats-Unis peut être caractérisé par la crise capitaliste qui se développe depuis 2008. Bien que le renflouement historique des banques a stoppé la chute libre de l'économie, celle des USA s'est considérablement contractée. Le taux de chômage a officiellement atteint les 10% bien qu'il soit plus réaliste de l'estimé aux alentours de 20%, avec des travailleurs de couleurs qui connaissent des taux plus élevés encore (de 25 à 50%). Pendant que les trois guerres impériales continuent, l'enrôlement dans l'armée est considéré pour les jeunes et la classe ouvrière comme le seul moyen de trouver un emploi ( ”poverty draft” : le contingent des pauvres). Une vague accélérée de saisies hypothécaires des maisons privées a commencée avec la crise de 2008 et continue. La présidence Obama a vu une augmentation des expulsions fédérales ainsi qu'une série de décrets contre les migrants, commencée en Arizona en 2009 et relayée dans de nombreux états US. Les migrants sont toujours les boucs émissaires des déficits gouvernementaux et du haut taux de chômage.
Les 2 partis politiques, républicains et démocrates, se sont engagés dans des mesures d'austérités agressives, divergeant seulement sur la forme. Le ralentissement économique et les avantages fiscaux pour les plus riches et les sociétés ont provoqué une crise fiscale réelle et artificielle. Similaire aux crises des gouvernements européens, elle est cependant différente de par le système fédérale qui la rend plus diffuse aux USA. La distribution d'argent fédéral aux états s'est terminée à la fin 2010, et les politiciens des deux parties ont commencé depuis une série de coupe monstrueuses dans les services sociaux ainsi que des attaques contre les syndicats des secteurs publiques.
Cela a mené à une augmentation du niveau de lutte en 2011, à commencer par des syndicats du Wisconsin qui ont combattu des législations menaçant de détruire pour de bon les syndicats du public. Bien que cette lutte ait été défaite, le mois d'occupation du capitol a servi d'inspiration au mouvement Occupy Wall Street et ses campements. ”Occupy”, qui a débuté en septembre, s'est étendu à tout le pays attirant beaucoup de jeunes déçus et dynamisant une nouvelle couche d'activiste. Initialement accusé d'être très blanc, Occupy a élargi sa base ces dernières semaines et beaucoup de personnes des camps de couleurs ont créé ”Decolonize” et ”Occupy the hood” (”Occupe les bois”). Les actions massives à Oakland début novembre semblent avoir déplacé le centre de gravité de New York à la Californie. D'autres campagnes importantes ont eues lieux en 2011 comme celles de désobéissances civiles de jeunes sans papiers contre des lois anti-migrants ou les larges manifestations contre l’exécution de Troy Davis, un afro-américain dans le couloir de la mort. Enfin, le rythme de ces luttes changera certainement en 2012, année électorale, à cause de la nécessité pour le mouvement de devoir s'orienter vers Obama de nouveau.
SOLIDARITY, comme d'autres de la gauche US, essaie de relier les différentes luttes entre elles dans un contexte où la gauche organisée est minuscule. SOLIDARITY a 300 membres environ alors que la plus grosse organisation socialiste des USA en a 900. SOLIDARITY a été initialement fondée par la génération 68 comme une organisation pluraliste et de principes avec pour objectif de regrouper la gauche large et est bien connue pour son travail dans les syndicats et les organisations politiques indépendantes. 25 ans après sa fondation, l'organisation connaît une sorte de transfert générationnel vers des militants plus jeunes avec des expériences et orientations diverses. En ce moment, SOLIDARITY fait face à des problèmes de sous-effectif, de développement interne et à un désir de renouvellement parallèlement à des questions plus larges quant aux tâches de la période actuelle.