Difference between revisions of "La crise économique. Pourquoi le capitalisme produit-il des crises ?"

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==Plan==
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===Introduction : La crise/les crises... où en sommes-nous ?===
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<center>'''PLUSIEURS CRISES (FINANCIÈRES, SOCIO-ECONOMIQUES, ÉCOLOGIQUE...) SE COMBINENT ET SE SUCCÈDENT  DEPUIS LES ANNÉES 1990 AVEC UN TOURNANT MAJEUR EN 2007 ( CRISE DE L'IMMOBILIER  ET DES CRÉDITS “SUBPRIMES” AUX ETATS-UNIS, SE TRANSFORMANT EN CRISE BANCAIRE PUIS RÉCESSION MONDIALES DE 2008-2009, AVEC DES  DIFFÉRENCIATIONS SELON LES RÉGIONS DU MONDE – NOTAMMENT EN EUROPE, AVEC LA “CRISE GRECQUE”...<br>QUELS LIENS ENTRE ELLES, QUELLE PROFONDEUR ?'''</center>
 
''Vu le temps limité (et les autres exposés – notamment sur enjeux écolo), on se concentrera sur “trois entrées” dans le sujet :''
 
# des notions de base nécessaires à l'analyse et compréhension des grandes notions de l'analyse marxiste des crises ;
# la mise en perspective historique des crises actuelles comme expressions d'une  crise structurelle du capitalisme débutant au tournant des années 1970 ;
# les dimensions spécifiques européennes de cette crise.
 
A. ANALYSE MARXISTE DES CRISES. NOTIONS DE BASE
Un système a les crises correspondant à sa substance... Il existe...
 des sociétés non capitalistes (l'immense majorité des sociétés humaines dans le temps...) : le marché n'y joue pas un rôle moteur et généralisé; il est  “enclavé” dans des rapports socio-politiques et les rapports marchands ne sont pas “valorisés” comme essentiels, voire positifs...  Rôle de l'argent A pour faciliter les échanges dans le “cycle marchand simple” : M-A-M' (où M et M' sont des valeurs d'usage différentes)
■ Les  crises (politiques, sociales, guerres...) sont alors celles  de ces rapports politico-sociaux,  et des  crises de mauvaise ou sous production de “valeurs d'usages”.
 et des sociétés capitalistes extrèmement diverses et évolutives (dynamisme, innovations), mais marquées par des caractéristiques essentielles (différentes de toutes les autres) sous deux angles (le premier touchant à l'anatomie du système ; le second concernant ses dimensions historiques internationales):
1.  le capitalisme comme système de production de “valeur marchande” pour le profit (monétaire) : domination et généralisation des rapports marchands
Cf. le cycle du capital A-M-A' où les buts se transforment : réaliser une plus-value monétaire A' supérieure à A investi dans “M” (qui peut être un commerce de marchandises M ; ou un processus de production capitaliste créant de nouvelles marchandises  à partir de l'investissement productif A ; ou encore ... un “titre de papier” sur un marché financier...
Mais pour “réaliser” A' supérieur à A... il faut pouvoir “vendre” M (il faut des acheteurs, un “débouché” pour M, une “demande”)  et il faut le vendre à un prix de marché qui dépasse le “coût” de l'investissement initial A...
D'où, deux types de scénarios de crises (combinés, évolutifs...)
 crises des coûts (“de l'offre” - “supply-side”) : le profit est “insuffisant”...
Rôle clé du salaire comme coût “à comprimer” (la force de travail comme “marchandise” ou “facteur de production” que l'on combine aux autres “au moindre coût”).
 crises de la “demande” (“des débouchés”)
Rôle du salaire comme “débouché” (pouvoir d'achat). NB :  le salaire n'est pas un pouvoir d'achat pour tous les produits...
 crises de court terme, cyclique (“cycle des affaires”)
 crises “stucturelles” - cf. Cycles “Kondratieff” (alternances de phases longues d'expansion puis de crises) :  “ondes longues” du capitalisme (Ernest Mandel) ou  “crises – structurelles - de la régulation capitaliste” (“Ecole de la régulation” keynésiano-marxiste – cf. Boyer, Lipietz)
 Que dire de  “la crise finale” ???
2. le capitalisme comme “système-monde” (Fernand Braudel ; Immanuel Wallerstrein) international et historique
Cf. différentes phases de “mondialisations” capitalistes avec rapports de domination impérialistes : comme réponses à des crises au “centre” du système (crise de profit, et crises de débouchés...). Cf. La “division internationale du travail” (DIT) imposée au 19è siècle
NB : lien avec la notion de “révolution permanente”...
 
B- RETOUR SUR LA-LES CRISE-S ACTUELLE-S, AVEC CETTE DOUBLE APPROCHE (HISTORIQUE ET ANATOMIQUE)
1. Une  crise structurelle dans l'histoire de la succession des crises structurelles
■ La crise structurelle de l'entre-deux guerre (avec ruptures révolutionnaires)
 ... et la phase de croissance des “trente glorieuses”. Ses piliers :
 domination des Etats-Unis (système monétaire international basé sur le dollar/or + pétrole contrôlé + plan Marshall) ;
 fordisme, taylorime, Etat-providence (salaire comme débouché, avec gains de productivité atténuant le conflit sur le partage de la VA)
...Sous pression du monde “bipolaire”
■ La crise structurelle des années 1970 : crise du monde “bipolaire” (décolonisation,  crises à l'Est,  contestations anti-bureaucratiques et anti-impérialistes) + crise des piliers des Trente glorieuses (crise d'hégémonie des Etats-Unis ; crise “des coûts”  et du profit derrière la crise du fordisme, du taylorisme, de l'Etat-providence... + crise sociétale / femmes, jeunes, (homo)sexualité, rapports de domination...
 Réponse : contre-révolution conservatrice dite “néo-libérale” avec rétablissement de l'hégémonie des Etats-Unis : guerres + mondialisation marchande basée sur le “consensus de Washington” :
■ Moins d'Etat (social)  - suppression des protections, concurrence...
■ Extension du
 marché du capital (financiarisation),
 marché du travail (flexibilité, individualisation, salaire comme coût),
 marché des biens et services (privatisations)
■ mondialisation néo-libérale appuyée sur FMI, BM, OMC... via la crise de la dette
■ de la guerre froide à la guerre “préventive” contre “le terrorisme”...  Nouvelle  course aux armements...  + OTAN
■ Crises des années 1990-2000 : échecs des réponses néo-libérales...
 Restauration des profits et baisse des salaires... mais faiblesse de l'investissement preoductif :  débouchés par le recours à l'épargne et aux crédits (+dépenses budgétaires militaires aux EU...)
 Echecs des financements de marché (succession des crises financières et boursières) ;
 avec différentes phases :
 succession de crises “partielles” ou “régionales” et différées par des fuites en avant et innovations financières
■ NB :  crise du SME de 1992-1993 – et fuite vers l'UEM et l'euro
■ crise japonaise tout au long de la décennie 1990
■ crise asiatique, russe, argentine (1998 – 2001)
■ crise de la nouvelle technologie aux EU (NASDAQ), baisse des taux d'intérêt par la FED, subprimes...
■ crise des matières premières, émeutes de la faim///
 Tournant 2007 : au coeur de la mondialisation financière... Crise des subprimes, généralisation, crise bancaire et récession mondiale (“surproductions” compte tenu des contractions de crédits, de la montée du chômage donc de la baisse des dépenses de consommation... 
 Plans de relances massifs, sauvetage des banques par les Etats et les BC. Différenecs de situations et de politiques (Etats-Unis, Europe, Chine... et au sein de l'Europe...) ;
 ... et nouvelle spéculation bancaire sur la dette publique ! (cf. crise grecque)...
 
C) Spécificités européennes et nouvelle phase de la crise : où en sommes-nous?
 
1. Rappel chronologique des transformations de la “communauté européenne”  dans le contexte des  phases du capitalisme.
On peut distinguer trois phases :
a) 1957-1973 : Croissance et prédominance des politiques économiques et institutions nationales (sauf pour la PAC) dans le cadre des “Trente glorieuses”
1957 : Traité de Rome, après la reconstruction d'après guerre ai dée par le plan Marshall
1971/73  :  crise du SMI de Bretton Words et à l'ouverture de la crise structurelle de l'ordre mondial
NB : crise de la “chaise vide” française en 1965-1966 (fusion des exécutifs des trois communautés : CECA, CEE et Euratom) – moyennant règle de l'unanimité sur sujets clés.
 
b) 1973/1979 – 1998 le SME dans la tourmente. Renforcements institutionnels – instables... et tournant néo-libéral “tempéré”
 Tentative et échec du “serpent monétaire européen” basé sur le dollar ; élargissement à 9 en 1973 (Danemark, Irlande, RU) – et enjeux budgétaires ;  1979,  mise en place d'un système monétaire européen  (SME) basé sur l'ecu, monnaie commune  et élection du Parlement européen au suffrage universel ;
 1981 et 1986 : entrée de la Grèce, puis de l'Espagne et du Portugal (12 membres)
 1986 : Acte unique – vers UEM (après le tournant néo-libéral du PS français en 1982-83) : vers la libre circulation des capitaux et débats sur monnaie unique ; augmentation des fonds européens (“fonds de la cohésion”) ;
 1989/1990  : chute du Mur... unification allemande
 1992/1993 : récession et crise du SME (élargissement des marges de fluctuations à +/-15%...) ; traité de Maastricht établisement de l'UE et mise en place de l'UEM avec future monnaie unique (résistance du RU) ;
 1995 : adhésion Autriche, Finlande et Suède (UE15)
 1998 : début des négociations / PECO (pays d'Europe centrale et orientale)
c) 1999 – 2010 : fuites en avant (OTAN, euro et élargissements) et crises...
 1999 : mise en place de l'euro par onze pays parmi les 15 (rejoints par la Grèce en 2001 – refus RU, Suède et Danemark) ; guerre de l'OTAN / Kosovo / Pacte de stabilité des Balkans & “big bang” de l'élargissement vers l'Est ; mais coût de l'unification allemande...
 Agenda 2000 = budget minimum malgré “élargissement historique”
 2004 :  10 NEM -nouveaux Etats membres- (8 PECO + Chypre et Malte) et 2007 : + Bulgarie et Roumanie (au total UE27)
 Crise financière de 2007-2008 ; récession fin 2008 (à l'ouest) et en 2009 à l'Est  (et appel au FMI en Europe de l'est). Plan de sauvetage des banques
 2009-2010 : “crise grecque” - inquiétudes sur Espagne et Portugal. Mai 2010 “plan de sauvetage” pour zone euro par BCE, CE et FMI (750 milliards d'euros), après 110 milliards de prêts  bilatéraux à la Grèce.
2) Anatomie de la crise similaire; mais aggravée par des  caractéristiques et fragilités de la construction européenne
      a) Tournant néo-libéral : différences UE et Etats-Unis, avant la crise...
 Genèse politico-économique beaucoup plus fragile (existe-il une “bourgeoisie européenne” ? Proto-Etat contraignant mais sans cohérence :
 avant même la chute du Mur de Berlin (souverainisme et hétérogénéité) : monnaie, Etat et politique étrangère ? Mais enjeu géo-politiques de consolider le continent occidental dans la phase de guerre froide : choix d'ouverture et d'aides vers les pays du Sud (fonds structurels)...
 Hétérogénéité aggravée par unification allemande et élargissement :
■ critères de Maastricht sur les déficits et dette publiques (franco-allemands) contre “les pays du club Med”  (camouflages Grecs pour y accéder) ; choix allemands sur  le statut de la BCE (banque centrale européenne) – et le refus de financements par les BC des déficits publics. Différence avec pragmatisme de la FED (BC des EU)
■ critères budgétaires et niveau de budget européens :
 différence avec budget fédéral des Etats-Unis (1% du PIB de l'UE contre 20% aux EU) ;
 et différence avec choix budgétaires / élargissement vers les pays du Sud.  L'Allemagne ne veut pas payer pour les PECO ce qu'elle a payé pour l'absorption de la RDA + exploitation des délocalisations vers les PECO. Financement privés privilégiés : attirer les capitaux (dumping fiscal et social). Croissance allemande par les exportations avec baisse radicale des salaires...
 La logique néo-libérale  se radicalise dans un cadre euroatlantiste avec la restauration capitaliste à l'Est... sans précédent historique...
 Pas de FMI contre les dettes des Etats-Unis... ! Marges de manoeuvre  dans la gestion du dollar, des déficits budgétaires, des dépenses militaires... et des institutions de la mondialisation.
 
  b) La crise européenne comme produit du capitalisme néo-libéral :
 Quelle “croissance” avant la crise, (mesurée par le PIB) dans le cadre du démantèlement des protections sociales (de toutes sortes, Ouest et Est) ? Variantes européennes... (et augmentation de l'hétérogénéité de l'UE) :
Globalement croissance très faible dans l'UE – particulièrement dans la “vieille Europe”
 “clones” des Etats-Unis (RU, Espagne...) : accent sur les crédits (subprimes) à l'immobilier ;
 Partout, plus ou moins, augmentation de l'endettement public et privé et grandes et petites fraudes fiscales
 Allemagne : croissance faible basée sur l'exportation (et une baisse plus radicale des salaires sous pression des délocalisations en Europe de l'Est) ...
 
En Europe de l'Est (avec également hétérogénéité), soit disant “déconnexion” (par rapport à mla crise de 2007) et “rattrapage” (cf. Républiques baltes...) : en réalité croissance forte (2000-2008)  basée sur endettement privé auprès des filliales des banques occidentales (dominant de quelque 80 à 100% du capital bancaire – sauf en Slovénie) encouragée à financer consommation par l'adhésion à UE  (et montages financiers)... Et récession d'autant plus forte depuis 2009, sous pression des plans du FMI...
 
 Utilisation des fonds publics de sauvetage des banques (en 2007-2008)... pour spéculer sur la dette publique
 
c) La crise illustre l'échec des politiques néo-libérales... elle est une crise structurelle capitaliste. Pourtant... on assiste à de nouvelles offensives anti-sociales européennes...
 Délégitimation des politiques dominantes et crise “capitaliste” profonde (discuter, jusqu'à quel point...) ?
 Critères de profit et mécanismes marchands apportent des régressions dans la satisfaction des besoins de base, le creusement des inégalités, les désordres monétaires et fnanciers. La “croissance” s'accompagne de plans de licenciements et de précarisation massifs.
 Mais... Diviser pour régner : le racisme, la criminalisation des résistances, la difficulté de résister et de proposer des alternatives crédibles
 Pas de “sortie de crise”  :
 effets récessifs des “plans de sauvetage” d'austérité salariale et budgétaire, sans supprimer la spéculation) ...
 mais nouvelles offensives pour démanteler les services publics, les protections collectivres : mensonges de la “dette” icontournable exigeant la baisse des dépenses sociales...
                Enjeux des rapports de forces, de l'auto-organisation, de la capacité à inventer d'autres possibles dans/contre le système, au-delà et à partir des résistances. A quel niveau organiser les résistances (débat sur les enjeux européens, mais aussi latinos, internationaux etc...) ?
 
 
 
 
QUESTIONS POUR LES GROUPES DE TRAVAIL 
 La crise actuelle est (en partie),  une « crise de surproduction » capitaliste “classique” (au sens marxiste) :  l'offre – de voiture, par exemple - est supérieure à la demande de marché (d'où les “plans” de primes à la casse, etc...).
- Est-ce que cela signifie qu'il y a saturation des besoins ? Est-ce une bonne façon de nous exprimer de décrire ainsi la crise ?
- Discuter le texte sur la crise dans le secteur automobile – quelles réponses devrions nous apporter face à la crise dans ce secteur ?
 Discuter de l'effet de la crise dans la jeunesse (emplois jeunes, éducation..) : expériences de résistances ? forces et faiblesses ?
 Discuter comment répondre aux arguments sur l'exigence de remboursers la dette publique en réduisant les dépenses...
 
 


==Questions pour les groupes de travail==
* La crise actuelle est (en partie), une « crise de surproduction » capitaliste “classique” (au sens marxiste) :  l'offre – de voiture, par exemple - est supérieure à la demande de marché (d'où les “plans” de primes à la casse, etc...).
** Est-ce que cela signifie qu'il y a saturation des besoins ? Est-ce une bonne façon de nous exprimer de décrire ainsi la crise ?
** Discuter le texte sur la crise dans le secteur automobile – quelles réponses devrions nous apporter face à la crise dans ce secteur ?
* Discuter de l'effet de la crise dans la jeunesse (emplois jeunes, éducation..) : expériences de résistances ? forces et faiblesses ?
* Discuter comment répondre aux arguments sur l'exigence de remboursers la dette publique en réduisant les dépenses...


== Lectures sur la crise ==
== Lectures sur la crise ==

Latest revision as of 17:27, 23 August 2010

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Questions pour les groupes de travail

  • La crise actuelle est (en partie), une « crise de surproduction » capitaliste “classique” (au sens marxiste) : l'offre – de voiture, par exemple - est supérieure à la demande de marché (d'où les “plans” de primes à la casse, etc...).
    • Est-ce que cela signifie qu'il y a saturation des besoins ? Est-ce une bonne façon de nous exprimer de décrire ainsi la crise ?
    • Discuter le texte sur la crise dans le secteur automobile – quelles réponses devrions nous apporter face à la crise dans ce secteur ?
  • Discuter de l'effet de la crise dans la jeunesse (emplois jeunes, éducation..) : expériences de résistances ? forces et faiblesses ?
  • Discuter comment répondre aux arguments sur l'exigence de remboursers la dette publique en réduisant les dépenses...

Lectures sur la crise

Pour aller plus loin

Quelques controverses entre marxistes