Une vision marxiste du genre – Nadia De Mond

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Plan de l'exposé

UNE VISION MARXISTE FEMINISTE SUR LE GENRE

  • 1e PARTIE

Quelle est l’origine de l’oppression des femmes?

Nous contestons la motivation biologique, essentialiste de l’inégalité en plaçant la subordination féminine et la suprématie masculine dans leur contexte historique, socioéconomique et culturel.

L’oppression des femmes n’est pas une donnée éternelle. Toutefois elle existe depuis plusieurs millénaires, dans toute l’histoire écrite, du monde entier.

Remontons à une époque précédente 1° Qu’en disent les œuvres marxistes de base: Engels “L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat.” Il hypothise, sur la base des premières études ethnologiques, notamment de Morgan, l’existence d’une société primitive égalitaire. Il parle de communisme primitif et de matriarcat. Ce dernier a été démenti par les études anthropologiques successives.
Ce qui est important est l’approche méthodologique et le rejet de la famille monogame patriarcale comme modèle universel.

2°Que nous disent les études anthropologiques actuelles?
Les premières sociétés humaines étaient composées de petits groupes informels, nomades qui vivaient de cueillette, pêche et chasse au gibier à laquelle tout le monde participait. Ils consommaient ce qu’ils produisaient. Une première division du travail a pu avoir lieu avec la chasse aux grands animaux, les femmes restant plus prêt de l’habitat en période de grossesse et d’allaitement. Cette division était fonctionnelle et ne comportait pas d’attribution de valeur différente aux deux sexes.
Elles démentissent l’explication de la subordination des femmes par le mythe de “l’homme en tant que chasseur” qui aurait développé des capacités supérieures.
La plupart des sociétés de chasse et de cueillette étaient matrilinéaires et matrilocales.
Discussion sur les causes de l’évolution vers la patrilocalité, l’existence de la domination masculine dans les groupes de parentèles,
« l’échange de femmes » (C.L.Strauss).
Révolution néolithique : changement considérable dans la condition des femmes avec l’avènement de l’agriculture, de l’élevage et du sédentarisme. Création de surplus et de propriété privée.
Le contrôle passe à un chef de lignage.
Importance de l’ancienneté et du contrôle sur la procréation des femmes pour assurer la descendance.

  • 2e PARTIE

Le patriarcat

= le système de domination d’un sexe sur l’autre, règne depuis au moins 7-8000 ans à travers les différentes sociétés de classe dans l’histoire et dans le monde.
Il s’articule avec les différents modes de production.
La position des femmes et les formes de familles varient selon les époques historiques et les latitudes géographiques.
Sa quintessence consiste en l’appropriation, l’usage, le contrôle des hommes sur :
- le travail des femmes (leur force de travail, son produit)
- la reproduction et la sexualité des femmes (le corps des femmes)

Il pénètre toutes les sphères de l’existence. Nous nous limitons ici à analyser l’époque actuelle.
L’insertion imparfaite des femmes dans l’économie
- armée industrielle de réserve - ségrégation horizontale et verticale - précarité - « Féminisation » du monde du travail

Exploitation du travail de reproduction sociale livré gratuitement par les femmes
Approche intéressante du filon du féminisme du care.

Regardons de plus près la famille actuelle.
Outre à être le lieu de la soustraction du travail féminin de reproduction,
c’est le lieu de la procréation et du contrôle de la sexualité,
la couveuse des identités de genre ;
dressage aux caractères masculin et féminin (terzium non datur) fonctionnels à leur rôles dans la société.
La division du monde en deux genres exclusifs, opposés et complémentaires imprègne toute notre manière de penser.
La fausse neutralité du masculin : (le corps de) l’homme est la norme, (le corps de) la femme le produit dérivé.
L’oppression des femmes – économique, sociale, politique, culturelle, idéologique – passe inéluctablement sur son corps ; de même les batailles du mouvement des femmes.

Différence sexuelle ou différence de genre ?

L’idéal inculqué de la famille mononucléaire, monogame, hétérosexuelle,… et la réalité des faits.
« L’amour romantique » nous convient-il vraiment ?
Reich : pas de libération du genre humain sans révolution sexuelle.

L’oppression des femmes dans le domaine public
Accès récent et pas universel à la formation
Annulation du rôle des femmes dans l’histoire, l’art, la science. « Womens studies » relativement récentes.
Le sexisme dans les espaces publiques
La sphère politique – chasse gardée des hommes – dans le contenu et dans la forme


  • 3e PARTIE

Différentes identités de genre

Reprenons le concept de genre
= formation d’une identité sexuelle selon l’idéologie dominante
= construction historique, sociale, culturelle
qui varie selon le temps et l’espace.

Introduction du concept dans les milieux académiques et ongiennes, usage « édulcorant »
Utilisation par les marxistes

Le genre comme camisole de force, notamment pour les personnes LGBTQ

Hétéronormativité/normalité
Homophobie
Rôle extrêmement oppressif des religions monothéistes

La perception de l’identité sexuelle varie dans les différentes cultures.
Ex monde arabe ; cultures africaines pré-colonisation ; peuples indiens d’Amérique

Le refus du genre
La théorie Queer
Judith Butler
Adrienne Rich

Le mouvement LGBTQ

Matériel de lecture

Adrienne Rich (1929-2012) est une poétesse et essayiste féministe des États-Unis de la fin du XXe siècle.

Dès 1951, elle publie son premier recueil de poèmes, A Change of World, qui reçoit le "Yale Younger Poets Prize". En 1953, elle épouse un économiste, Alfred Conrad. Ils ont trois enfants, et emménagent à New York en 1966. Elle y enseigne à des étudiants de couleur et issus de milieu pauvre. Déjà engagée pour des réformes sociales et contre le racisme, elle lit James Baldwin et Simone de Beauvoir et s'engage dans le féminisme.
Depuis 1976, elle vit avec Michelle Cliff.
L'un de ses essais les plus célèbres, Compulsory Heterosexuality and Lesbian Existence (1980), expose sa théorie du "continuum lesbien"