La crise écologique mondiale et l'activisme climatique*

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17/08/2021 Ecole Jeunes IIRF

Plan de l’exposé sur la crise écologique


1. La situation actuelle du climat


- les émissions ne baissent pas – plans nationaux insuffisants

Les niveaux de dioxyde de carbone (CO2) (maintenant à 419 ppm) dans l’atmosphère sont plus élevés aujourd’hui qu’ils ne l’ont été en 800 000 ans. L’absorption de CO2 par la nature atteint ses limites: seulement la moitié du CO2 émis, est actuellement absorbée. Pour limiter le réchauffement à 1,5°C, le total des émissions encore permises est de 500 gigatonnes de CO2 (le budget carbone). Les émissions sont actuellement de 40 gigatonnes par an. Dans dix ans, il ne peut plus y avoir d’émissions ! Dans un scenario sans diminution des émissions, on prévoit une hausse des températures entre 4,4°C et 5,7°C en 2100.

Les émissions de méthane ( gaz à effet de serre dix fois plus fort que le CO2) augmente fortement, le pergélisol (permafrost) dégage du méthane en masse. Le réchauffement additionnel (de 0,5°C+/-0,4 par rapport à aujourd’hui) continuera à amplifier la fonte du permafrost, donc les dégagements de méthane. Même avec ce scénario à 1,5°C, des réponses abruptes et des points de bascule – tels qu’une fonte plus importante de l’Antarctique et la mort de forêts – ne peuvent être exclus. Les plans climat des gouvernements (les « contributions nationalement déterminées ») nous mènent actuellement vers un réchauffement de 3,5°C.


- l’accélération du réchauffement est inégale

La température sur les terres augmentera plus vite qu’à la surface des océans (probablement 1,4 à 1,7 fois plus vite). Il est quasiment certain également que l’Arctique continuera de se réchauffer plus vite que la moyenne globale (fort probablement plus de deux fois plus vite); certaines régions de latitude moyenne et semi-arides, et la région de mousson en Amérique du Sud, auront le record des hausses de température lors des journées les plus chaudes (1,5 à 2 fois plus que la moyenne globale).


- la fonte des glaces sur les pôles et la fonte des glaciers en montagne

Il est quasiment certain que les glaciers des chaînes des montagnes et du Groenland continueront de fondre pendant des décennies, et probable que la fonte continuera aussi dans l’Antarctique; en plus, les projections relatives à la hausse des océans n’intègrent pas les phénomènes de dislocation des calottes glaciaires, qui sont non-linéaires, donc non modélisables. La disparition des glaciers terrestres aura des effets dévastateurs sur le régime des grands fleuves comme le Nil, le Gange, le Brahmapoutre, l’Indus, le Changjiang – fleuve – qui traverse toute la Chine d ‘ouest en est, l’Amazone, le Rhin, etc.


- les changements dans les océans

Le réchauffement des océans pendant le reste du 21e siècle sera probablement 2 à 4 fois plus important qu’entre 1971 et 2018. La stratification, l’acidification et la désoxygénation des océans continuera d’augmenter. Ces trois phénomènes ont des conséquences négatives sur la vie marine (coraux, les organismes à coquilles en calcaire, les quantités et la taille des poissons, …) Les évènements de marée exceptionnelle qu’on observait une fois par siècle dans un passé récent seront observés au moins une fois par an, augmentant la fréquence des inondations dans les régions de basses côtes. Au moins 410 millions de personnes vivent à moins de 2 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ils seront obligés de déménager durant ce siècle-ci.

En China, en Inde, en Egypte et dans d’autres pays avec de grands deltas (le Bangladesh), la montée du niveau de la mer de 50 cm obligera des dizaines de milions de gens à déménager et causera la perte de grandes surfaces de terres arables.


- le vent circumpolaire (jetstream), sécheresses et pluies torrentielles

Les vents circumpolaires ralentissent et le jetstream devient plus ondulé. Ce qui favorise des ‘blocages’. De longues périodes de chaleur ou de froid intense en sont le résultat ainsi que de longues périodes de pluies ou de sécheresse.

Les précipitations intenses et les inondations associées devraient s’intensifier et devenir plus fréquentes dans la plupart des régions d’Afrique et d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Europe.


- rendement de l’agriculture en baisse

Un régime de pluies irrégulier, des sécheresses ou de longues périodes de pluies, des devenus irréguliers, des invasions de sauterelles, des vagues de chaleur intense, la déforestation de grandes surfaces aggrave tous ces phénomènes.


- climat invivable et même mortel par des vagues de chaleur

L’année 2021 es déjà la plus chaude de l’histoire humaine. Des vagues de chaleur mortelles, des températures invivables sont maintenant fréquentes et pas seulement dans les villes situées dans des zones de climat semi-aride (Pakistan, Afrique du Nord …). Même dans les prévisions les plus optimistes du GIEC, (hausse de seulement 1,6°C) sur terre, les vagues de chaleur qui se produisaient une fois tous les dix ans se produiront quatre fois tous les dix ans. les riches émettent 50% du CO2 mais ce son les populations pauvres qui subissent le plus fortement tous ces changements.


2. Les solutions du capitalisme vert

- le capitalisme vert veut combiner croissance continue et baisse des émissions : choix pour le nucléaire, attaques contre les salaires, le mensonge de la neutralité carbone (nouvel impérialisme)

- le lobby fossile se défend bec et ongles (voir plan hydrogène de Biden)

- le lobby agrochimique continue à détruire l’agriculture écologique, les forêts et … les peuples indigènes

- on culpabilise les populations et laisse les structures économiques intactes

- baisse des émissions par la plantations d’arbres : un mensonge

- on mise sur les technologies dangereuses et non prouvées : capturer le CO2 et stockage en profondeur (CCS – carbon capture and sequestration)

- une critique du dernier rapport du GIEC


3. Quelle stratégie ?

- pour un mouvement climatique anticapitaliste : climat ET justice sociale

- les changements structurels nécessaires : énergie, transports, habitats, production industrielle, arrêter l’exploitation des sources fossiles, production alimentaire …

- nécessité d’un plan climat pour la transition : nationaliser/socialiser le secteur de l’énergie et des finances ; plan de développement des transports en commun ; contre la fausse solution des voitures électriques ; plan de reconversion vers une agriculture ‘écologique’, diverse et orientée vers la consommation locale ; lutte contre les plantations et les monocultures de bois à croissance rapide ;

- actions pour sauver le climat 

Dans les mois qui viennent, utiliser la préparation du COP à Glasgow pour organiser des campagnes de masse au niveau national.

Toutes les actions, allant de petites activités locales, aux réformes ‘réformistes’ et à la mise en question de la logique du système :

Exemple des transports en commun

   • Exiger des abonnements gratuits pour les jeunes, les chômeurs, les retraités etc. et au final des transports en commun gratuits.
   • Impliquer les syndicats des travailleurs du réseau dans les campagnes.
   • Elargir le réseau des transports en commun ( dans l’espace et le temps) pour rendre les voitures inutiles. Reconversion des usines de voitures dans la production de trams, de bus.

Lutte pour les énergies renouvelables 

   • localement, au niveau national
   • impliquer les consommateurs et les salariés du secteur
   • discussion démocratique de l’implantation (panneaux solaires, éoliennes, réseaux électriques souterrains, …) et de la gestion par des coopératives locales

Solidarité internationale 

   • avec les peuples premiers (génocide au brésil actuellement !)
   • avec les petites exploitations agricoles contre l’emprise de l’agrobusiness et de la finance qui asphyxie les agriculteurs endettés
   • contre tous les projets miniers et les accaparements des terres

Le but de la production matérielle doit être le bien-être de tous 

- contre la production de plastique, d’objets jetables,…

- interdiction des pesticides qui tuent

- plus d’argent disponible pour la santé, l’enseignement, la culture qui n’émettent pas de CO2

- les mouvements des villes, sur l’urbanisme, le logement, peuvent stimuler une prise de conscience large

La construction d’un mouvement pour le climat et la justice sociale doit s’orienter vers le mouvement ouvrier (au sens large) et le mouvement syndical. Le bien-être des travailleurs/salariés/ travailleurs précaires/jeunes etc. est lié à la lutte contre le réchauffement climatique.


Conclusion

Le capitalisme détruit la nature et la société humaine.

Sans renversement de ce système et de sa logique productiviste basée sur la concurrence et la croissance sans limites, on ne pourra pas sauver le climat.

Une nouvelle alliance entre humains et leur milieu naturel est une nécessité absolue.

La perspective éco-socialiste est la seule qui pourra nous éviter la catastrophe totale..


Materiels de lecture:

Daniel Tanuro - Au bord du gouffre. Le scénario que le GIEC ne modélise pas [1]

Daniel Tanuro - Inondations: ceci n'est pas une catastrophe naturelle (carte blanche) [2]

Tatiana Fonseca Oliveira - Pourquoi l’Amazonie brûle-t-elle ? [3]

QI: Résolution sur la destruction capitaliste de l’environnement et l’alternative écosocialiste [4]